Test du Nikon Z8 - bilan après 8 mois d’utilisation

Voici le Nikon Z8, un appareil sans miroir à monture Z, remplaçant du célèbre reflex D850, très apprécié des nikonistes ! Le nouveau Z8 dépasse t’il son prédécesseur et apporte t’il des améliorations suffisantes qui justifient de l’acheter ? C’est ce que nous allons voir ensemble !

Ergonomie et Construction

Le Nikon Z8 est un boitier professionnel. Il mesure environ 144 × 118,5 × 83 mm (contre 146 × 124 × 78,5 mm pour le D850).  Avec une batterie, une carte mémoire et sont bouchon, il pèse 930g, soit presque 85g de moins le D850. En pratique, il rentre un petit peu plus facilement dans mon sac, car il est un  peu moins haut, mais l’encombrement reste très similaire.

La prise en main est très bonne, la poignée profonde est suffisamment haute pour tenir le boitier avec des objectifs lourds. L’appareil est très bien construit, le chassis en magnésium est rigide et ne bouge pas en utilisant de gros téléobjectifs lourds. Les joints d’ étanchéité le protège des intempéries. Je l’ai utilisé plusieurs fois sous la pluie sans aucun problème !  

L’écran est orientable dans le sens horizontale mais aussi verticale grâce à un astucieux système de charnière ! Cette mobilité est un très gros point positif pour photographier au raz du sol ou à bras lever en cadrage verticale ! Par contre il ne pivote pas totalement, en mode selfie. Pour faire des autoportraits ou se filmer seul, il faudra prévoir un second écran.

Cet écran a été décalé à gauche du boitier par rapport aux reflex de la marque. En conséquence, la rangée verticale de boutons qui se trouvait à cet endroit à été déplacée. Les commandes sont maintenant, soit à droite de l’écran, soit sur le dessus de l’appareil, à gauche du viseur. C’est une petite habitude à prendre. J’ai cherché pendant quelques jours les boutons aux anciens emplacement avant de m’adapter à cette nouvelle ergonomie.

La plupart des boutons sont rétro-éclairés, (sauf les commandes DISP, AF-on ISO et le correcteur d’exposition) c’est très pratique pour trouver la bonne touche en pleine nuit.

Le viseur est très grand (grossissement X0,8 contre X0,7 sur le D850) et précis avec 3,69 millions de pixels. Personnellement, je préfère toujours le viseur optique, l’image me parait bien plus naturelle. Mais ce viseur électronique à énormément d’avantages :

  • Il est lumineux et permet de voir son sujet et sa composition en très basse lumière

  • Il n’y a aucun lag ou effet de saccade durant la prise de vue en rafale. Le viseur n’est pas obscurcit pendant la prise de vue (sauf les pause longue bien sur), le suivit du sujet est plus simple.

  • Il permet d’afficher beaucoup d’informations : histogramme, niveau, hautes lumières brulées et basses lumières bouchées, grilles de composition, ou alors juste l’image

  • Pouvoir zoomer dans l’image pour affiner sa mise au point sans devoir regarder l’écran est très très pratique.

A l’usage, ces avantages l’emportent largement sur les inconvénients (image un peu moins fine et rendu “numérique” (subjectif)).

La connexion usb-c est très pratique ! il y en a deux : une pour connecter le Z8 à un ordinateur et une pour recharger la batterie. En soit ce n’est pas nouveau mais le fait que l’usb-c soit maintenant très répandu permet de trouver facilement un câble en cas de besoin beaucoup plus facilement qu’une connectique propriétaire. Attention à la vitesse de transfert du cable, certains sont à la norme USB 2 et non USB 3. Le transfert des photos est environ 10 fois plus lent.

L’une des grandes nouveautés du Z8 : l’obturateur 100% électronique !

L’obturateur mécanique à disparu. Comme le viseur, l’obturation est maintenant 100% électronique ! Ça c’est un très grand changement qui permet au Z8 d’être totalement silencieux et sans aucune vibration. Dès qu’il faut être discret (photo animalière, photo événementielle…) c’est vraiment génial ! Et si besoin, il est possible de configurer un petit son de déclenchement dans les menus.

A l’usage, je n’ai vu aucune différence de qualité d’image par rapport à un obturateur mécanique, notamment aucune déformation des objets en mouvement, les ailes des libellules et des oiseaux restent naturelles (photo de gauche). C’est grâce au temps de lecture du capteur, très court, de 3.7ms soit 1/268 de seconde.

C’est 14 fois plus rapide que les 50.8ms (1/20sec) du Z6 et 17 fois plus rapide que les 64ms (1/15sec) du D850 avec lesquels il faut éviter de photographier les sujets en mouvements avec l’obturateur électronique et préférer l’obturateur mécanique. Sinon des effets étranges peuvent apparaitre comme sur la photo de colibri à droite.

Attention quand même en cas d’éclairage artificiel, certaines vitesses peuvent apparement générer des effets de bandes lumineuses sur l’image. L’appareil est capable de détecter la fréquence en Hz de l’éclairage et adapter la vitesse d’obturation en conséquence.

Pour protéger le capteur, un volet se ferme dès que l’appareil est en veille ou éteint. Ainsi, pas d’entrée de poussières lors des changements d’objectifs ! Ce volet ressemble beaucoup à un obturateur mais n’a qu’un rôle de protection. C’est très efficace, mon capteur est toujours propre alors que ceux des reflex avaient tendance à se salir assez rapidement.  

Plus de détails sur les photos de droite en cliquant dessus 🙂

La stabilisation du capteur

Un ajout très utile, la stabilisation du capteur, permet de stabiliser tous les objectifs, qu’ils soient équipés du VR ou non. Cette technologie existe depuis 2006 (Minolta Dynax 7D) mais a mis 12 ans à arriver chez Nikon, avec les Z6 et Z7 ! Elle n’est présente sur aucun reflex de la marque dont le D850. En plus de permettre des photos nettes à des vitesses d’obturation plus lente, elle permet aussi de cadrer plus précisément car la visée est également stabilisée. Pour illustrer l’efficacité du stabilisateur, j’ai pris des séries de 50 photos avec et sans stabilisation avec plusieurs objectifs à plusieurs distances :

  • au 135mm à 2 mètres pour simuler un portrait serré et à 0,8m en situation de proxy-photo / macro (une fleur par exemple)

  • au 500mm à 8m, pour comparer la stabilisation du capteur avec la stabilisation intégrée à l’objectif

  • au 28mm à 3 mètres pour une photo de paysage ou en intérieur sans trépied

Avec les objectifs Nikon en monture F stabilisés (système VR intégré à l’objectif), la stabilisation du capteur est désactivée par défaut, il n’est pas possible de l’activer, que le VR soit sur ON ou sur OFF, les deux systèmes ne sont pas prévu pour fonctionner ensemble. C’est le cas avec les objectifs en monture Z mais je n’en ai pas à disposition pour pouvoir tester cela.

Pour pouvoir tester la différence entre le VR de l’objectif et la stabilisation du capteur j’ai posé un morceau de scotch sur le contact qui alimente l’objectif en électricité. Cela fait comme si un objectif sans puce est monté et l’appareil permet alors d’utiliser la stabilisation du capteur.

Ces résultats dépendent du / de la photographe, sa technique, sa forme physique et des conditions extérieures (fort vent, sol instable…). Mais il faut tout de même constater que la stabilisation par déplacement du capteur permet d’obtenir des photos nettes à des vitesses bien plus lentes que 1/focale.

Pouvoir photographier au 28mm en interieur, sans trépied, au 1/2 ou 1/4 de seconde et être sur d’obtenir une photo parfaitement nette est un beau progrès ! Même chose au 135mm pour une vitesse de 1/15ème.

Concernant le 500mm F4 VR G, le stabilisateur intégré à l’objectif est plus efficace que celui intégré au Z8. L’amplitude de déplacement du capteur ne permet pas de compenser tous les mouvements a cette longueur focale. Mais il permet de gagner 2.5 vitesses par rapport au 1/500 requis sans stabilisateur.

En pratique, je laisse cette stabilisation du capteur activée en permanence sauf en photo de paysage en pose longue et en astrophotographie ou le stabilisateur pourrait essayer de compenser le mouvement de suivit de la monture équatoriale.


Autofocus

il s’agit d’un des grands points forts du Nikon Z8 : l’amélioration de l’autofocus par rapport aux Z6 et Z7 I et II. La liste des configurations possibles est très importante, je vous conseille vivement la lecture du monde d’emploi 😉  493 points couvrent 90% (environ) du champs cadré, ce qui permet de suivre le sujet d’un bord à l’autre du cadre et de faire le point même si celui-ci se trouve dans un coin de l’image.

La détection automatique du sujet est maintenant possible pour les personnes et les animaux (c’était déjà le cas sur les modèles Z précédents) mais aussi pour les voitures, les avions et les oiseaux dans tous les modes autofocus. C’est au photographe de choisir sur quel type de sujet il souhaite faire la mise au point, il n’ y a pas de mode “détection tout automatique”. Si le mode oiseau est selectionné l’appareil ignorera les personnes tant qu’un oiseau se trouvera dans le champs.

La seule option de détection automatique disponible est “humain ET animaux”. L’appareil détectera ces sujets dans le cadre et le trèfle de sélection au dos du boitier permettra de passer de l’un à l’autre.

C’est ici que se situe la très grosse plus value des appareils hybrides par rapport aux reflex. L’oeil du sujet est détecté puis suivi sur l’ensemble du champs automatiquement. C’est un confort de prise de vue énorme ! Lorsque le sujet est loin, la mise au point est faite sur son corps et lorsqu’il est assez près, la mise au point est faite sur son oeil.

La liste des configuration possible est très importante :

- AF simple / continu / suivi 3D

  • Taille de la zone AF : très petite / petite / moyenne / large / ensemble du champs. Si besoin, il est possible de configurer sa propre zone ( une bande verticale fine par exemple)

  • Détection des sujets : humain/ animaux / oiseaux / véhicules…

  • “Lock-On” : Au cas ou le sujet est masqué puis réapparaît dans le cadre (une personne passe entre vous et l’oiseau par exemple), ce paramètre défini si l’AF fait le point rapidement sur le nouveau sujet ou continu de suivre le premier sujet en attendant qu’il réapparaisse. Par exemple, pour un surfeur, qui disparait régulièrement derrière les vagues, un temps de lock-on long évite que l’AF fasse point sur une vague puis le refasse sur le surfeur dès qu’il réapparaît dans le viseur. L’AF va plutôt conserver le point sur la dernière position du surfeur et le retrouvera donc plus rapidement dès qu’il sortira de la vague.

J’ai utilisé les 4 banques de réglages disponibles (A, B, C et D) pour enregistrer des paramètres de prises de vue en fonction des sujets (oiseaux, macro, paysage…) dont les paramètres autofocus. Comme les options sont nombreuses et complexes, elles sont aussi longues à modifier. Les pré-enregistrer fait gagner un temps précieux.

Pour la photo d’oiseaux en vol, mon taux de photos nettes était au alentour des 60/70%. Attention, j’ai utilisé un 500mm F4 G en monture F via la bague d’adaptation. Je n’ai jamais utilisé de téléobjectif en monture Z pour comparer mais il est très possible qu’un objectif natif soit plus efficace. La détection des oiseaux (et de leur oeil) peut quand même échouer  quand le sujet est petit dans l’image, surtout face à fond encombré. Le Z8 a alors tendance à accrocher un objet du fond et à rester fixé dessus sans réactualiser la mise au point même si le sujet se rapproche.

C’est un défaut déjà présent sur le Z9 et bien documenté sur le net. Il a été amélioré au fur et à mesure des mises à jours mais persiste de temps en temps. Seule solution : « dégrossir » la mise au point sur le sujet à la main et relancer l’AF.Face à un fond très chargé, placer le collimateur sur le sujet et activer le suivi 3D sera plus efficace.

Une bonne surprise : en mode “oiseau”, le Z8 détecte les grandes libellules en vol et peut faire la mise au point sur leurs têtes ! Je fais une pré-mise au point manuelle quand la libellule vol sur place et j’appuie sur AF-On dès qu’un rectangle apparait autour d’elle dans le viseur. Le Z8 suit alors les petits mouvements de la libellule jusqu’à ce qu’elle sorte du cadre. Ici aussi j’ai considérablement augmenté mon taux de photos nettes !

Enfin, depuis la mise à jour du firmware 2.1, la fonction de détection des sujets à été ajoutée aux objectifs manuels. L’appareil détecte le sujet / son oeil, une pression sur le bouton de zoom permet d’agrandir cette partie de l’image, affiner sa mise au point et déclencher. C’est très très pratique ! Auparavant, il fallait placer manuellement le collimateur sur l’oeil du sujet, zoomer, faire la mise au point puis déclencher, ce qui demandait d’avantage de  temps. 

Le Z8 : un appareil réactif !

L’allumage du Z8 prend environ 1 seconde, la sortie de veille prend environ 0.5 seconde.

C’est très rapide mais pas aussi instantané qu’un reflex pro . En pratique, le temps de porter l’appareil au viseur, celui-ci sera prêt à photographier.   

Mode de déclenchement :

  • Rafale / prise de vue en mode continue : le Z8 permet une cadence de 20 images par secondes en format RAW et 30 en jpg. C’est très pratique en photo d’action pour capturer l’instant décisif. mais le tri des photos est aussi beaucoup plus long, donc attention si vous avez le doigt lourd sur le déclencheur comme moi ;) Des cadences plus lentes sont disponibles : 5/10/15 FPS.

  • Retardateur : délai allant de 2 à 30 secondes. il est possible de définir le nombre de photos prises à la fin de la minuterie (entre 1 et 9).

  • Bracketing : si utilisé avec le retardateur, toutes les photos sont prises les unes à la suite des autres à la fin de la minuterie. Assez pratique, cela évite d’appuyer sur le déclencheur et de générer des vibrations.

    Vitesses d’obturation : de 1/32 000sec à 900 sec (15 minutes !). Cela permet de réaliser des poses très longues sans passer par le mode Bulb ou un intervalomètre externe. Dans ma pratique photo, je n’ai jamais eu l’occasion d’utiliser le 1/16 000 ou 32 000 mais c’est une belle amélioration par rapport aux meilleurs reflex qui étaient limités au 1/8 000.

Carte mémoire : deux emplacements, un pour carte SD et un pour carte Cfexpress Type B. Je vous conseille vivement la carte CFexpress B qui permet des vitesse d’écriture très élevées (jusqu’à 3 400 MO/s pour les plus performantes).

Cependant, le Nikon Z8 ne permet pas de bénéficier entièrement de la dernière génération de Cfexpress 4.0. D’après mes recherches, le débit maximal d’écriture de l’appareil est autour des 720/730 MO/s. Une carte offrant une vitesse d’écriture plus élevée ne permettra pas des prises de vue en rafale plus longue avant que le buffet ne soit plein. Mais ce sera une carte permettant de transférer les photos sur l’ordinateur plus rapidement et elle sera prête pour la prochaine génération d’appareils.   

Une fois la mémoire tampon rempli, l’appareil continu de prendre des photos, à environ 7/8 images par secondes ce qui est tout à fait honorable.

Voici un tableau ci-dessous avec les temps de prise de vue continue jusqu’au remplissage complet de la mémoire tampon avec mes deux cartes : 

  • CFexpress B de 512Go, vitesse d’écriture de 800 Mo/s et lecture de 1750 Mo/s

  • SD de 64Go, vitesse d’écriture de 90 Mo/s et lecture de 200 Mo/s

Suivant vos modèles de cartes, les résultats seront bien sur différents. Pour la colonne “CF express B, 20 IPS, compression efficacité elevée”, j’ai arrêté la prise de vue à 30 secondes, le buffet était rempli à moitié. En pratique, la durée de prise de vue aurait été limitée par la capacité de la carte mémoire et sa surchauffe.

La différence est assez claire :

  • En photo d’action, privilégier une carte CFexpress B pour avoir un buffer virtuellement illimité (compression  “efficacité élevée”) ou se vidant très rapidement.  

  • En cas d’écriture simultanée sur les deux cartes, SD et CF, choisir une carte SD la plus rapide possible ( UHS II V90, jusqu’à 280 MO/sec en écriture), sinon, vous attendrez souvent la carte SD alors que la CF aura fini son écriture depuis longtemps.

  • En cas de photo « tranquille » avec peu de rafale, n’importe quelle carte moderne fera l’affaire.    

Qualité d’image 

Depuis une dizaine d’année, je trouve que la qualité des photos (dynamique, reproduction des couleurs, bruit aux hautes sensibilité, netteté) progresse très peu. Le nombre de pixels à augmenté, passant de 24 à 36, puis 45 chez Nikon, 60 chez Sony, permettant de recadrer d’avantage ou d’imprimer plus grand. Mais, globalement, je ne vois pas de différence entre les photos du Z8 et celles du D850 dans mon utilisation. Les deux offrent une qualité d’image excellente, largement suffisante pour mon usage. Les photos du Nikon D800 que j’utilise en astrophoto, appareil sorti en 2012 (!) est également excellente mais si elles présentent plus de bruit et des couleurs un peu moins vives à haute sensibilité.

Aujourd’hui la qualité d’image n’est plus un critère de choix. Ce qui est déterminant, c’est tout ce qui participe à prendre une bonne photo : autofocus, ergonomie, réactivité… La, le progrès entre le D800, le D850 et le Z8 est énorme !

  • Dynamique

    La dynamique du capteur à la sensibilité de base, 64 iso, est de 14,2 IL. N’ayant aucun instrument pour le mesurer, je vous propose ces deux photos de paysage en contre-jour. Les deux ont été exposées sans privilégier ni les hautes, ni les basses lumieres. Par conséquent, les deux ont des hautes lumières saturées et des basses lumières bouchées.

    • La photo en forêt : Iso 1000

    • Le lever de soleil en montagne : Iso 250

J’ai changé l’exposition dans Lightroom pour récupérer les hautes lumières et les basses lumières jusqu’à ce que l’histogramme indique qu’il n’y ai plus de zone blanche ou noire. Pour la forêt : -2,3 IL et + 3 IL. Pour le soleil levant : -2 IL et + 3IL Comme pour la plupart des appareils photos, le Nikon Z8 permet plus de latitude pour récupérer des informations dans les tons sombres que les tons clairs. Quand c’est cramé, il n’y a plus qu’un aplat blanc, c’est le cas de la photo en forêt. Déboucher les basses lumières fait apparaitre plus de bruit, qu’il est possible de réduire en post-traitement.

La dynamique aux basses sensibilités est assez impressionnante et permet de photographier un soleil levant de face en enregistrant toute la plage de luminosité de la scène. Mais, malgré les progrès des capteurs, en cas de fort contre jour ou de haute sensibilité, il est toujours conseillé de poser pour les hautes lumières.

  • Bruit numérique

    Le bruit à haute sensibilité est très bien géré sur le Nikon Z8. Si la photo est bien exposée, le bruit sera quasiment invisible entre 64 et 1 600 iso. Il devient visible dans les aplats à partir de 3 200 iso et vraiment évident à 12 800 iso. Les fulmars ont été photographiés à 1 000 iso, le goéland à 4 000 iso, la foulque à 8 000 iso. Les conditions lumineuses étaient assez similaires avec un temps couvert et une lumière diffuse. Le niveau de bruit bruit augmente selon la sensibilité mais ne devient vraiment visible que sur la photo de la foulque. Est-il gênant ? C’est au photographe d’en décider. Ce qui est certain c’est qu’il est réduit de façon très efficace par les outils de réduction du bruit aidés par l’intelligence artificielle (celle de Lightroom ici).

    Entre la performance du Z8 et celle des logiciels de traitement, je préfère utiliser la sensibilité me donnant une vitesse d’obturation suffisante plutôt que d’utiliser une sensibilité plus basse, avec moins de bruit, mais augmentant le risque de photo floue.

Mode Haute-Résolution / Pixel Shift

La stabilisation par déplacement du capteur à aussi apporté la photo haute résolution par combinaisons de plusieurs photos. Entre chaque photo le capteur se déplace d’un pixel environ. Pas de soucis, le processus est entièrement automatique, il suffit de choisir le nombre de photos (4,8,16 ou 32) et de démarrer la prise de vue.

Selon Nikon : 

  •  4 ou 8 photos permettent d’améliorer la résolution des fins détails, réduire le bruit et le moiré

  • 16 ou 32 photos : permettent les mêmes choses et un doublement de la définition soit une photo de 180 millions de pixels !

Plus le nombre de photos prises est important, plus l’amélioration est importante. Et cela fonctionne, comme vous pouvez le voir dans les photos ci-dessous, l’augmentation de la résolution est la réduction du bruit sont bien la !

Les photos ci-dessous représentent deux situations de prise de vue :

  • Photo de paysage : la première photo est prise avec un 50mm F1,4 fermé à F10 et la seconde avec un 135mm fermé à F10. Le gain en qualité est bien présent mais à peut être limité par la diffraction (F10) et la qualité de l’air

  • Photo d’un sujet à environ 10m : photo prise à 135mm, F5.6 pour éviter la diffraction et l’impact de la qualité de l’air.

En premier se trouve la photo suivi de portions de 1500 pixels de large.

Globalement, le gain en qualité est vraiment intéressant. Cela permet d’obtenir une photo sans bruit ou presque et les 180 millions de pixels permettent soit d’imprimer en très très grand format (plusieurs mètres de long) soit de recadrer fortement dans l’image.

Mais le pixel-shift demande des conditions précises : il ne fonctionne que sur trépied,face à un sujet parfaitement statique. Une faible vibration ou un mouvement très lent durant la prise de vue, comme le soleil se levant au 135mm, provoque des artefacts. Vous pouvez voir une série de petites lignes horizontales autour du soleil.

De plus, enregistrer plus de détails est possible seulement si l’objectif est suffisamment performant. A F2, l’image produite par mon 135mm est moins nette qu’à F5,6 et le réel gain en netteté est plus faible.  

Les fichiers sont à assembler dans le logiciel NX studio, c’est obligatoire. D’un coté, il serait plus pratique qu’ils soient assemblés dans l’appareil, de l’autre, si l’empilement ne fonctionne pas, il est toujours possible d’utiliser une des photos parmi la série. Ce mode est compatible avec le bracketing (série automatisée de plusieurs photos à expositions différentes) et le focus starking (série automatisée de plusieurs photos à mise au point différentes). Je n’imagine même pas le nombre de photo et le travail nécessaire ensuite sur l’ordinateur pour pouvoir obtenir la photo finale, en supposant que la scène et la lumière n’aient pas bougé d’un millimètre.

C’est probablement à réserver à une nature morte en studio. En paysage, il y a quasiment toujours du mouvement, même très faible, pour pouvoir utiliser à cette fonction à chaque sortie. Une fonction utile donc, mais à réserver pour l’instant aux scènes immobiles.


Le Nikon Z8 pour l’astrophotographie

Le Nikon Z8 est particulièrement bien adapté à l’astrophotographie (voie lactée ou objet du ciel profond), d’une par grâce à son grand capteur peu bruité, sa plage dynamique importante mais surtout grâce à ses équipements cités plus hauts :

  • Le capteur sensible permet de voir facilement les étoiles pour effectuer la mise au point

  • L’ecran orientable permet de cadrer facilement quelque soit l’orientation du boitier (souvent bas puisque pointé vers le ciel)

  • Les commandes retroéclairées permettent de changer les réglages sans allumer la lampe frontale

  • L’alimentation usb-c pour brancher le Z8 à n’importe quelle batterie externe et éviter que l’appareil s’éteigne en cours de session car la batterie interne est vide

  • L’intervalomètre intégré évite l’utilisation d’une télécommande (un jeu de pile et un a appareil en moins à gérer)

  • L’absence de bruit de déclenchement ne vient pas perturber la nuit avec un “clac !” toutes les minutes et de provoque pas de vibration.

    A l’usage, tous ces petits détails sont vraiment confortables ! Toutes les photos ci-dessus sont prises avec des poses de 30 secondes ou 1 minutes avec des sensibilités de 1000 à 4000 isos. Les photos sont empilées dans AstroPixelProcessor puis traitées dans Photoshop.

    Utilisation des objectifs en monture Nikon F avec l’adaptateur  FTZ II

A l’annonce des Z6 et Z7, Nikon a sortit la bague FTZ, permettant de monter des objectifs en monture reflex F sur les nouveaux hybrides Z.  C’est un tube en plastique et métal, vide, sans lentille qui ne dégrade pas la qualité d’image. Elle fonctionne avec tous les objectifs à monture F mais permet l’autofocus avec les modèles AF-S uniquement (équipés d’un moteur interne). Les objectifs AF et AF-D (motorisés par l’appareil photo) restent bien sur utilisable en mise au point manuelle.

A l’usage ces objectifs F se comportent exactement comme sur un reflex à monture F. Ils bénéficient de la précision de l’autofocus, toutes les commandes fonctionnent à l’identique, les boutons personnalisables présents sur les téléobjectifs fonctionnent également. Sur les objectifs stabilisés « VR », la stabilisation fonctionne tant que le Z8 est allumé. Elle ne s’arrête que lorsque l’appareil se met en veille ou est éteint. Mon Z8  se met en veille au bout de 30 sec, car le stabilisateur consomme pas mal d’énergie et vide la batterie plus rapidement.

Conclusion : cela vaut il le coup de passer au Z8 ?

Le Nikon Z8 est l’appareil, le plus complet, polyvalent et performant que j’ai pu utiliser en 20 ans de photographie. Pouvoir faire confiance à l’appareil pour faire la mise au point automatiquement sur l’oeil du sujet et le suivre, profiter de la stabilisation intégrée avec tous les objectifs, photographier en rafale quasi illimitée, incliner l’écran dans presque toutes les directions, utiliser de très haute sensibilités avec peu de bruit numérique et bénéficier la résolution très confortable de 45 millions de pixels, le tout dans un silence total sont des avantages énormes par rapports aux derniers appareils reflex ! Comparé à mon ancien Z6, les gains en réactivité, précision et suivit de la mise au point, ergonomie et résolution sont aussi majeurs !

Pour Le Z8 II, Nikon pourrait corriger les quelques erreurs de l’aufocus et augmenter le débit d’écriture sur les cartes mémoire.   

Si vous êtes équipés en matériel nikon et que vous faites de la photo d’action (sport, animalière…) , essayez le Z8, vous ne serez pas déçu !

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Astrophotographie : mes débuts en photos de ciel profond avec les Pléiades et Rho Ophiuchi.