Astrophotographie : mes débuts en photos de ciel profond avec les Pléiades et Rho Ophiuchi.
La monture équatoriale EQ6 sur son trépied, avec le 500mm F4. L’ensemble pèse entre 33 et 35 Kg.
Cette année, je tente un nouveau domaine en photo : l’astrophotographie de ciel profond. C’est un domaine qui m’attire depuis longtemps, je trouve fantastique de pouvoir révéler des couleurs et formes du ciel, invisibles à l’oeil nu ! Mais cela demande aussi beaucoup de temps et de disponibilité. Il faut profiter des nuits sans lune et sans nuages, qui ne se présentent pas toujours le week-end !
J’ai réalisé mon premier essai en juillet, depuis le col du Galibier, sur le nuage de Rho Ophiuchi, l’une des zones les plus colorées de notre ciel, avec une monture star adventurer dont je me sers habituellement pour mes photos de voies lactées. Avec un 135mm, le Nikon Z8 et un contre poids de 1kg pour équilibrer l’ensemble, j’ai pris des poses de 30 secondes pendant 2 heures et j’en ai finalement conservé 140. le vent a parfois fait bouger le matériel, rendant les étoiles floues.
La région de Rho Ophiuchi se situe, en France, assez bas sur l’horizon, vers le sud, proche du coeur de la voie lactée. Elle est donc visible seulement quelques heures au dessus de l’horizon. Le col du Galibier permet de la voir au dessus du massif des Ecrins, sans trop de pollution lumineuse. Le 135 permet de la cadrer assez large, en incluant aussi les poussières sombres qui l’entourent.
Avec 1h10 d’exposition totale, à F2,8 et 1000 iso, j’ai pu obtenir cette photo dont je suis très content aujourd’hui pour un début !
L’empilement a été réalisé avec Astropixel Pixel Processor, un programme dédié à l’astrophoto. Le logiciel demande plusieurs types de fichiers :
Les “light” : les photos des étoiles
Les “darks” : des photos prisent avec les mêmes paramètres (sensibilité, ouvertures, temps de pose) que les lights mais avec le bouchons d’objectif en place. Les photos sont donc complètements noirs.
Les “offsets” : des photos prisent à la même sensibilité que les lights mais à la vitesse d’obturation maximale permise par l’appareil, ici 1/32000 de seconde
Les '“flats” : toujours avec les même sparamètres que les lights mais face à une source lumineuse uniforme (j’utilise un panneau lumineux LED)
Les photos noirs, darks et offset, ont pour but de retirer le bruit numérique des photos d’étoiles tandis que les flats retirent le vignétage et les ombres provoquées par d’eventuelles poussières présentes sur la lentille frontale. Le but étant d’obtenir un empilement de photos sans trop de bruit numérique et à la luminosité uniforme…. en théorie.
Mon premier essai de traitement a débouché sur cette photo.
J’ai ensuite découvert les logiciels de RC-astro : StarXterminator et NoiseXterminator qui peuvent s’installer comme des plug-in de photoshop. J’utilise les versions d’essai pour l’instant.
Le premier permet de séparer les étoiles du reste du ciel, le second de réduire le bruit numérique. Séparer les étoiles du ciel permet d’augmenter la luminosité des nébuleuses sans impacter les étoiles et saturer les hautes lumières. Je suis arrivé à cette photo, que je prefère car les différentes couleurs et détails dans les nuages de gaz et de poussières ressortent d’avantage. Les étoiles sont moins envahissantes et leurs couleurs mieux préservées.
Mais, avec seulement 1h10 de pose, cette photo était assez bruitée. Le deuxième plug-in a permit de supprimer ce bruit et me donner une photo exploitable.
Motivé par ce résultat, j’ai fait petit tour sur leboncoin pour trouver une monture skywatcher EQ6 à 50km de chez moi. Cette grosse monture peut porter théoriquement jusqu’à 18kg de matériel soit largement assez pour supporter mon 500mm F4.
Pour ce deuxième essai, j’ai pointé l’objectif vers les Pléiades, un groupe de 7 étoiles très brillantes, traversé par des nuages de poussières. Les Pléiades éclairent ces poussières d’une lumière bleue, créant des formes très graphiques !
J’ai eu du mal avec la mise en station et malgré mes essais, je n’ai pas pu réaliser des poses de plus de 30 secondes. J’ai encore des progrès à faire de ce coté, les poses de 2 minutes étant apparement possibles. En supprimant les photos floues, j’ai empilé 166 fichiers soit 1h23 de temps d’exposition.
En utilisant les mêmes logiciels que précédemment, j’ai pu obtenir cette photo !
C’est tout pour l’instant, en attendant la prochaine nuit sans nuages et sans lune ! J’espère rapidement pouvoir améliorer la mise en station, pointer l’objectif vers la nébuleuse d’Orion et les comètes visibles durant le mois d’octobre et partager mes résultats ici !
Si vous avez des conseils pour progresser, n’hésitez pas à les poster en commentaires, ils seront certainement utiles à beaucoup de monde ! 🙂