Développer des diapositives en E6 soi-même, à la maison !

Développer ses pellicules positives chez soi ?

Vous avez exposé la totalité de votre rouleau de diapositives ektachrome, provia ou velvia et il faut maintenant le développer pour révéler les photos se trouvant dessus.

Vous pouvez les confier à un laboratoire qui vous les développera bien, plus ou moins rapidement, pourra les monter sous caches et même les scanner mais tout cela a bien sûr un prix (17€ chez Négatif+ par exemple pour un film développé en bande et un scan basse définition) !

Ajoutez à cela le cout d’une pellicule 135, entre 15 et 20€ et la facture devient salée pour un seul film.

Ma solution pour réduire les couts est donc de développer moi-même mes 10 rouleaux de kodak ektachrome E100, à la maison !

Même si cela peut faire un peu peur, c’est relativement simple. L’essentiel est de bien suivre la notice, être méthodique et avoir du temps devant soi.

Mon bac de développement : une grosse boite en plastique de rangement ! Au centre se trouve le cuiseur sous vide permettant de chauffer le bain. Les solutions chimiques sont dans les bouteilles noires et l’eau distillée pour le lavage se trouve dans les bocaux en verre et la bouteille à droite.J’ai noté le nom de chaque solution sur le bouchon ET sur la bouteille pour être sur de ne pas me tromper.

Mon bac de développement : une grosse boite en plastique de rangement ! Au centre se trouve le cuiseur sous vide permettant de chauffer le bain. Les solutions chimiques sont dans les bouteilles noires et l’eau distillée pour le lavage se trouve dans les bocaux en verre et la bouteille à droite.

J’ai noté le nom de chaque solution sur le bouchon ET sur la bouteille pour être sur de ne pas me tromper.

Le matériel nécessaire au développement :

  • la chimie E6, j’ai utilisé le kit E6 Tetenal en 4 bains très rependu.

  • Un récupérateur d’amorce pour pouvoir récupérer l’amorce du film dans la pellicule.

  • une paire de ciseaux (servant à découper le film)

  • une cuve de développement. J’ai trouvé d’occasion une cuve paterson de 580ml pouvant accueillir deux films.

  • des spires sur lesquelles sera chargé le film. Elles seront ensuite placées dans la cuve.

  • Une pièce totalement noire ou un manchon de chargement pour charger le film sur les spires.

  • quatre bouteilles avec bouchons hermétiques pour accueillir les solutions chimiques

  • un verre mesureur pour mesurer précisément les quantités de produits chimiques.

  • Un récipient (bac, baignoire, cuvette…) qui sera rempli d’eau et dans lequel les bouteilles et la cuve pourrons baigner.

  • un ou deux thermomètres, les plus précis possible, pouvant être plongés dans l’eau, comme les modèles servant à la cuisine par exemple.

  • un chronomètre

  • enfin, un système de chauffage et de maintien de la température de ce bain. J’ai trouvé un cuiseur sous-vide d’occasion qui fait parfaitement l’affaire.

Le principe du développement E6.

Les différents bains successifs vont révéler puis fixer les couleurs capturées par le film.

Le premier révélateur produit une image négative, le développeur couleur révèle les couleurs, le blix (blanchiment-fixage) fait en sorte qu’il ne reste que les colorants sur le film puis le stabilisant stabilise les couleurs.

Entre chaque bain, un lavage à l’eau permet d’enlever toute trace de la solution chimique précédente du film avant de placer la suivante dans la cuve.

La clé de la réussite c’est la température de tous ces composants ! Ils doivent être à 38°c à plus ou moins 0.3°c.

Et tenir cette température aussi précise est difficile avec l’eau chaude du robinet ! C’est là qu’un système de chauffage et maintien de la température facilitent grandement la vie.

Les différents composants du développement E6. La notice est assez claire et les instructions se retrouvent aussi sur chaque bouteille. Pour bien m’approprié le processus j’avais pris des notes et étalés tous les éléments sur la table avant mon premier développement…. cela prend un peu de place (et du temps !).

Les différents composants du développement E6. La notice est assez claire et les instructions se retrouvent aussi sur chaque bouteille. Pour bien m’approprié le processus j’avais pris des notes et étalés tous les éléments sur la table avant mon premier développement…. cela prend un peu de place (et du temps !).

Le développement E6 en pratique.

Avec un tout petit peu d’expérience, je me prévois 2 heures pour un développement.

Je remplis mon bac d’eau et plonge toutes mes bouteilles de solution chimique et celles contenant mon eau de rinçage puis je règle le thermoplongeur sur 39° (il y a forcément de la déperdition au contact de l’air) et je laisse l’ensemble monter en température.

Pendant ce temps, je charge mes films dans la cuve de développement, ce qui me prend entre 5 et 30 minutes si la pellicule s’enroule du premier coup sur la spire ou pas… patience et contrôle sont de mise ici pour ne pas abimer le film. Disposez bien tous le matériel pour qu’il soit facile à trouver dans le noir ;)

Une fois le film dans la cuve, je la pose aussi dans l’eau afin qu’elle soit à la bonne température.

Quand tout ce petit monde est à 38°c (à contrôler avec le thermomètre !) il est temps de passer à l’action !

  1. Je lave une première fois mes films avec un bain d’eau de 5 min. L’eau qui en ressort est verte !

  2. Après un dernier contrôle de la température, place au premier révélateur. Le manuel recommande une agitation continue pendant les 15 premières secondes puis une agitation toutes les 15 secondes (valable à chaque ajout de solution chimique sauf le stabilisateur). La durée du bain varie de 6 minutes 15 sec à 8 min suivant le nombre de films développés précédemment avec cette même chimie.

  3. Vidage de la cuve et lavage à l’eau. Idéalement, il faudrait changer l’eau toutes les 30 secondes ou même avoir un flux continu mais ne pouvant avoir un flux à 38°c je laisse l’eau 1 minute à 2 minutes plus longtemps et il semblerait que cela fonctionne.

  4. Vidage de la cuve et ajout du révélateur couleur. Là aussi, il faut respecter les durées du bain et d’agitation de la cuve.

  5. Vidage et lavage à l’eau.

  6. Ajoute du blanchisseur - fixateur. Attention le blix tache ! A partir de cette étape, la tolérance sur la température des bains augmente un peu mais l’idéal est de rester à 38°c.

  7. Vidage et lavage à l’eau.

  8. Ajout du stabilisateur pendant 1 minute, quel que soit son nombre d’utilisations. Il doit être à température ambiante (20-25°c) et apparemment utilisé hors des spires c’est-à-dire qu’il faut le verser dans un récipient puis sortir les films de la cuve et des spires et les placer dans le stabilisateur. J’ai pour l’instant mis le stabilisateur directement dans la cuve sans différence me semble-t’il mais j’essayerai la prochaine fois.

  9. Et voilà c’est terminé ! Il n’y a plus qu’à faire sécher le film pendant 1h30 et à admirer ses belles diapos !!

diapositive-table-lumineuse.JPG

Quel a été le gain financier ?

Voila une bonne question ! J’ai acheté une partie de ce matériel d’occasion (leboncoin est plein d’annonces de matériel de labo photo) pour réduire la facture totale.

Les chiffres d’abord :

  • les 10 pellicules ektachrome : 160€

  • le thermoplongeur : 30€

  • la cuve et ses spires : 30€

  • le manchon de chargement : 35€

  • les bouteilles, éprouvette, pinces de séchage et autres petits accessoires : 50€

  • le kit Tetenal E6 2.5l : 55€

En prenant un tarif moyen de développement en labo de 11€, cela m’aurait couté 110€ plus les frais de port.

L’ensemble du matériel m’a couté 200€. Chaque développement m’a couté 20€ soit presque deux fois plus qu’au labo. Mais cette quantité de chimie me permet de développer jusqu’à 30 films et à ce moment-là, chaque développement me reviendra à 6.66€.

Ce n’est pas rien et la pratique de l’argentique reste couteuse (surtout que pour atteindre ces 30 développements, je devrais acheter de nouvelles pellicules ! ) . Mais il est possible de réduire les couts par rapport à un développement en labo. De plus, chimie mise à part, ce matériel est aussi utilisable pour développer des négatifs couleurs et noir et blanc donc petit à petit le matériel de développement s’amortit et il ne reste que les coûts des chimies à prendre en compte.

Le bilan du développement E6 “maison”.

Avec le bon matériel, le temps et la patience, c’est tout à fait réalisable ! Tout est dans le maintien de la température et ce cuiseur sous-vide fait très bien le travail !

Ensuite il s’agit juste d’être un peu organisé pour ne pas se tromper de bain et bien respecter les durées pour chaque produit.

La première fois j’ai lu plusieurs fois la notice et rassembler le matériel devant moi pour être sur de n’avoir rien oublié.

Finalement, l’étape qui me pose le plus de problèmes est le chargement du film sur la spire. Des fois cela fonctionne du premier coup, d’autres fois il me faut 4 à 5 essais pour le charger complètement.

L’ensemble du développement est assez plaisant, il y a une certaine satisfaction à avoir fait les choses soi-même et regarder ensuite le film sur la table lumineuse est assez génial !

Donc si vous aimez mettre les mains dans le cambouis et contrôler vos photos de la prise de vues au développement je vous recommande ce processus sans réserve !


Matériel utilisé pour  prendre les photos de cet article :

Kodak Ektachrome 100 : disponible à la Fnac et chez Darty

Fuji Provia 100F : disponible à la Fnac

Si vous achetez ces films via ces liens, je recevrai une petite commission qui me permettra de continuer à faire évoluer ce site. Merci d’avance !! :)


Anémone pulsatille givrée, Kodak Ektachrome E100, issue de mon deuxième développement. Le film inversible a de superbes couleurs !!

Anémone pulsatille givrée, Kodak Ektachrome E100, issue de mon deuxième développement. Le film inversible a de superbes couleurs !!


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